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Participation locale et engagements citoyens, les complémentarités

Photo du rédacteur: vincentschollhammevincentschollhamme

La participation locale consiste à donner une place plus importante aux habitants dans le processus d’élaboration des politiques publiques.


Sa réussite s’organise autour du degré d’engagement des citoyens.


Sans cela, elle n’a pas lieu d’être.


Or, il est aujourd’hui de coutume de séparer les notions de participation citoyenne et d’engagement citoyen.

Pourquoi cette différenciation ?

Quels liens peut-on faire entre ces deux notions ?

La participation citoyenne n’est pas forcément l’alpha et l’oméga de l’engagement citoyen.

Car ce dernier s’exerce de bien des manières ! L’engagement citoyen peut s’entendre au sens large du terme comme la mise en actions d’un ensemble de valeurs et de principes liés à la solidarité, l’altruisme et le don de soi.

Par engagement citoyen, on entend un investissement au service de l’intérêt général. Il se base sur la notion de citoyenneté.

Or, l’étymologie de citoyenneté vient de “civis”, la cité. Dans ce cas, l’engagement citoyen se définit comme une implication dans la vie locale pour favoriser le mieux-vivre ensemble.


Plus précisément, s’engager revient à “mettre en gage” sa parole, sa personne, son statut.

Cela aboutit à accepter consciemment de mettre de côté l’individuel au profit du collectif. Il s’agit donc d’un engagement envers autrui, un investissement solidaire pour la société.

Au delà du vote comme exercice d’expression citoyenne, il existe un large éventail de possibilités pour que chacun s’investisse dans la vie collective (bénévolat, actions communes ponctuelles, etc…).


L’engagement peut se traduire par des petits gestes du quotidien pour faciliter ou améliorer la vie de ses voisins ou, encore, venir en aide aux personnes en difficultés. Il peut être aussi plus structuré via l’intégration d’une structure associative.

Par ailleurs, le militantisme correspond également à une forme d’engagement citoyen dans le sens où il répond à un désir de participation locale dans le but de favoriser un point de vue particulier sur la façon de mieux vivre ensemble. Les formes contemporaines de l’engagement citoyen L’évolution de la société complexifie la notion d’engagement citoyen et invite à reconsidérer des actions plus informelles comme de véritables investissements en faveur d’une communauté.

Traditionnellement, nous connaissons des formats de l’engagement sur la base de statuts particuliers : le bénévolat, le volontariat, le salariat dans une association et le service civique.


Cependant, l’engagement ne se réduit pas à un statut. Il est bien plus complexe à appréhender. En effet, certaines actions citoyennes sont plus ou moins visibles, plus ou moins valorisées.


Elles ne sont pas toutes palpables ou mesurables par des actions concrètes. De même, les formes d’engagement deviennent moins structurées pour passer à un choix “à la carte” à partir duquel les citoyens s’engagent sur une demi-journée ou une journée sur une action spécifique.

La participation locale peut passer par des choses simples et accessibles comme le fait de s’informer et de se former ou encore d’avoir un comportement civique.


Du côté des entreprises, certaines mettent en place une gouvernance plus partagée ou cherchent à avoir un impact social et solidaire sur la société.


Enfin, l’engagement militant fait aussi partie de la participation locale. Militer, débattre, réfléchir et se présenter à des élections sont autant d’actions qui découlent d’un engagement pour autrui.

De plus, la montée des dispositifs institutionnels de participation locale renouvelle les modes d’engagement et donne à voir un écosystème plus complexe.


L’impulsion de démarches participatives par les collectivités territoriales offre une nouvelle possibilité aux habitants de s’engager. Plus encore, elle représente une opportunité pour les citoyens de prendre part aux affaires de leur territoire.

La multiplication des budgets participatifs symbolise cette volonté des collectivités territoriales d’accompagner les initiatives citoyennes et d’encourager la participation locale.


En effet, les habitants d’une collectivité territoriale – et, dans la majorité des cas, sans distinction d’âge ou de nationalité – peuvent soumettre un à plusieurs projets au service de l’intérêt général au vote des citoyens afin qu’il.s soi.en.t financé.s. Ainsi, la participation locale recouvre des réalités très diverses : institutionnelle ou en contre-pouvoir, formelle ou informelle, ponctuelle ou continue. Favoriser la participation des citoyens à la vie locale Les instances institutionnelles de participation locale peinent à affirmer leur existence et à trouver des volontaires.

Pourtant, nombreux sont les citoyens engagés et ceux qui demandent à être davantage intégrés dans l’élaboration des décisions publiques.

Or, ce serait une erreur de considérer le développement des démarches participatives locales en dehors du foisonnement des initiatives citoyennes locales.

Au contraire, la valorisation des gestes civiques du quotidien et de l’engagement citoyen peuvent se révéler être des leviers de la participation citoyenne sur des dispositifs institutionnels. Nombreuses sont les initiatives citoyennes tels que les repair cafés, la gestion collective d’un jardin partagé ou encore l’appropriation d’un tiers lieux qui permettent par des “petites” actions du quotidien de mettre en valeur une forme de pouvoir d’agir des habitants. Cette prise de conscience de chacun qu’il est possible d’agir à son échelle et selon ses capacités est un pilier essentiel. Il ouvre les possibilités de participer autrement et à sa manière. L’engagement citoyen, sous ses diverses formes, est créateur de lien social. Les actions collectives, petites ou grandes, favorisent une mise en commun des ressources, la confrontation de points de vue et la considération d’enjeux collectifs. Tout cela contribue à un renforcement du sentiment d’appartenance à une communauté et un territoire. Il devient alors un premier vecteur de mobilisation citoyenne autour des enjeux de la localité. La commune de Loos-en-Gohelle montre l’exemple en faisant de son programme “fifty-fifty” un des fondements de la participation locale. Un groupe d’habitants, une association, une école peut saisir la commune pour une action d’amélioration du cadre de vie. La Ville octroie un soutien financier et technique du projet et laisse la réalisation ou la gestion du projet sous la responsabilité du ou des porteur.s du projet.

Ce programme encourage a fortiori ses habitants de se départir de l’habit du consommateur de services publics pour revêtir celui du citoyen acteur. Les outils numériques de participation locale concourent à l’hybridation des pratiques institutionnelles et non-institutionnelles.


A travers, la mise à disposition d’outils d’idéation, de signalement et de budget participatif, ils constituent un nouveau relai où se rencontrent initiatives citoyennes et écoute des collectivités territoriales. Ils rénovent le dialogue citoyen en offrant un nouveau moyen de mise en commun des engagements citoyens sur le territoire et la volonté de la collectivité territoriale de faire participer.






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