Être altruiste, c’est abandonner son ego et se sacrifier pour l’autre.
Cette conception, pour aussi noble et romantique qu’elle paraisse, n’est pas réaliste.
Celui qui se sacrifie et fait preuve d’une trop grande empathie n’aide pas l’autre et lui fait même encore plus de mal.
En s’oubliant lui-même, il ne sait plus qui il est, et celui qui est aidé ne le sait plus non plus.
Il en résulte une situation confuse où chacun se repose sur l’autre, l’un pour le “sauver” et l’autre pour “être sauvé”.
Endosser ces rôles n’aide personne.
Or celui qui reste à l’écoute de lui-même est capable d’imposer des limites : “Je peux t’aider jusqu’à…, mais pas au-delà.”
Il préserve ainsi sa santé physique et mentale, aidant mieux et plus longtemps.
De son côté, celui qui est aidé comprend qu’il peut se reposer sur l’autre, provisoirement et ponctuellement, mais que son salut viendra de lui-même.
Aussi, la prochaine fois que vous voulez aider quelqu’un, n’agissez pas dans l’optique de le sauver en vous sacrifiant.
Allez-y parce qu’aider vous fait du bien, à vous.
Cela vous rend plus aimable et vous donne une meilleure image de vous-même.
Être utile aux autres est valorisant et gratifiant, mais uniquement sous certaines conditions.
Autrement, cela devient rapidement un devoir, une corvée et une contrainte.
Cette vision du secours peut sembler égocentrique, mais celui qui se sacrifie l’est également, inconsciemment : il endosse le rôle du sauveur capable de tout endurer.
Proposez l’aide que vous pouvez apporter, que vous voulez apporter, sans hypothéquer votre propre liberté.
Aider deviendra un choix conscient et non une obligation, un acte de bienveillance et non de devoir.
Vous en tirerez moins de gloire, mais c’est ainsi que vous serez le plus utile aux autres, sans en souffrir.
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